Dernière qasdoura [قصدورة], puis au-revoir
Après des années de voyage, et des mois d'écriture, Battuta conclut son périple.
Le monde est peuplé de monstres, dicte-t-il à son scribe, je les ai vus, je les ai chassés, il m'ont pourchassé, j'ai continué à marcher, continuerai.
Tous deux cheminent sous les palmiers, dans la lumière du soir.
- Pourquoi renonces-tu à écrire?, lui demande le scribe.
- Mes pas sont autant de mots qui se lient entre eux. Quand je m'arrête de marcher, c'est qu'une phrase est finie. Je dois réfléchir à comment commencer la suivante. Cela prendra du temps, et se fera sans toi.
Le monde est peuplé de monstres, dicte-t-il à son scribe, je les ai vus, je les ai chassés, il m'ont pourchassé, j'ai continué à marcher, continuerai.
Tous deux cheminent sous les palmiers, dans la lumière du soir.
- Pourquoi renonces-tu à écrire?, lui demande le scribe.
- Mes pas sont autant de mots qui se lient entre eux. Quand je m'arrête de marcher, c'est qu'une phrase est finie. Je dois réfléchir à comment commencer la suivante. Cela prendra du temps, et se fera sans toi.
Le fidèle scribe n'en revient pas. D'un oeil triste il regarde cette main qui se sépare de l’autre pour diriger un orchestre de paroles assemblées dans l'air, ou pour saluer un ancien. Qui, descendant d'un front inquiet et glissant sur le coeur essoufflé, rejoint finalement l’autre, apposée sur le rein gauche, la paume offerte à d’autres vents.
Au moment où la dernière mèche de soleil passe par le peigne des palmes, tous deux s'embrassent et se promettent