Dernière qasdoura [قصدورة], puis au-revoir

Publié le par battuta

Après des années de voyage, et des mois d'écriture, Battuta conclut son périple.

Le monde est peuplé de monstres, dicte-t-il à son scribe, je les ai vus, je les ai chassés, il m'ont pourchassé, j'ai continué à marcher, continuerai.

Tous deux cheminent sous les palmiers, dans la lumière du soir.

- Pourquoi renonces-tu à écrire?, lui demande le scribe.

- Mes pas sont autant de mots qui se lient entre eux. Quand je m'arrête de marcher, c'est qu'une phrase est finie. Je dois réfléchir à comment commencer la suivante. Cela prendra du temps, et se fera sans toi. 

 

Le fidèle scribe n'en revient pas. D'un oeil triste il regarde cette main qui se sépare de l’autre pour diriger un orchestre de paroles assemblées dans l'air, ou pour saluer un ancien. Qui, descendant d'un front inquiet et glissant sur le coeur essoufflé, rejoint finalement l’autre, apposée sur le rein gauche, la paume offerte à d’autres vents.


Au moment où la dernière mèche de soleil passe par le peigne des palmes, tous deux s'embrassent et se promettent

 

Publié dans Moyen-Orient

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P
ehi! ma come? ultima saldatura? uhm... mancherai dai miei giri internettiani per il mondo, e il tuo era/é piacevole da percorrere...abbraccio
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K
Ces quelques lignes de Jaccottet, comme au revoir."Les larmes quelquefois montent aux yeuxcomme d'une source,elles sont de la brume sur des lacs, un trouble du jour intérieur,une eau que la peine a salée.La seule grâce à demander aux dieux lointains,aux dieux aveugles, muets, détournés,à ces fuyards,ne serait-elle pas que toute larme répandue sur le visage prochedans l'invisible terre fît germerun blé inépuisable?"S'il te prenait l'envie de m'écrire un message électronique, pour que je sache que je pourrai toujours poser une main de mots sur ton épaule, j'en serais heureux.Bien à toi.katch
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E
Ton blog nous manquera. Non seulement il était intéressant, il était beau. Bonne qasdoura, Battuta. Tu es quelqu'un de bien.
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