Sousaphone, galaxie de cuivre

Publié le par battuta



Jamais sur terre il n’y eut à mes yeux de représentation plus fidèle de l’univers.

 

Sur la surface bombée de cuivre, les lanternes de la caravane projetaient leur lumière, une pluie d’étoiles s’abattait en éclats multicolores.

 

Le sousaphone fendait la foule dansante, miroir vagabond qui tournait sur lui-même, galaxie organisée autour d’un trou noir d’où s’échappait la mélodie du monde.

 

Tant de temps s’est écoulé depuis ces observations à ciel ouvert, dans le froid des nuits de bise, sur la glace réfléchissante d’un lac immobile.

 

Immergé dans le noir de cette cave à la Kusturica, j'ai saisi ce qui demeura longtemps invisible au petit astronome que je fus. Traversé par la sensation que tout l’univers puisse tenir sur la clavicule d'un géant au puissant souffle de vie.

 

Du fin fond des origines à la superficie de nos jours, le sousaphone nous révéla à nous-mêmes, dans l’infini des jeux de miroirs, des éclats de rire et des gammes tziganes.

Publié dans Moyen-Orient

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